Qu'est ce que l'apnée du sommeil ? 

L'apnée du sommeil est un trouble respiratoire qui survient pendant le sommeil.

On l'appelle le plus souvent SAS pour Syndrome d'Apnée du Sommeil.  

Pour des raisons que nous évoquerons ci-dessous, la respiration diminue fortement, voire s'arrête pendant plusieurs secondes, quelquefois près d'une minute. Et cela très régulièrement. Cela évolue doucement au cours de la vie, et se manifeste le plus souvent par quelques ronflements au début. Puis avec les années, la pathologie peut s'aggraver, et avoir des conséquences plus graves sur la qualité de votre sommeil, mais aussi sur votre santé future, notamment sur le plan cardiovasculaire.  

Nous allons découvrir ensemble quels sont les signes d'une apnée, ses principales causes, comment on la diagnostique, et surtout comment on peut la traiter, et peut être en sortir !

Quels sont les symptômes possibles ?

- Le ronflement

- Une envie d’uriner la nuit

- Des pauses respiratoires nocturnes constatées par l’entourage, des reprises respiratoires brusques

- Des maux de tête au réveil, le sentiment d'une nuit peu ou pas réparatrice

- Une fatigue générale anormale

- Une somnolence, et des endormissements dans la journée

Bon à savoir : On mesure l’importance de la somnolence diurne par le test d’Epworth, une échelle simple et validée. Si votre score atteint 10, n’hésitez-pas à en parler à votre médecin.

Des signes d'appel : Une hypertension artérielle résistante, des troubles du rythme cardiaque, une insuffisance cardiaque peuvent être des signes d’appel d’un syndrome d’apnée du sommeil.

Quels sont les facteurs favorisants du SAS ?

Le surpoids est le principal facteur. En prenant du poids, les graisses s'accumulent dans tout l'organisme, y compris dans les tissus musculaires du pharynx. Cela réduit d'autant plus l'espace qui permet à l'air de passer.

Une bonne nouvelle ? En perdant du poids, ces dépôts graisseux s'amenuisent, l'espace pharyngé se libère, et les apnées peuvent diminuer fortement... L’âge favorise également sa survenue. Le pharynx est maintenu ouvert la nuit par des muscles extenseurs.

Avec le temps, notre tonus musculaire diminue progressivement. Ainsi le pharynx se "ferme" plus facilement, ce qui favorise l'apparition d'apnées.

Parmi les autres facteurs pré-disposants, on note :    

- Le tabac. Il irrite fortement les voies aériennes. Cela crée une réaction inflammatoire. Et lors de toute réaction inflammatoire, les tissus gonflent, car les vaisseaux sanguins qui les composent se dilatent pour permettre aux cellules sanguines de l'immunité de venir plus facilement "réparer" les dégâts de l'agent agresseur. Dans le pharynx, les tissus agressés par le tabac gonflent, et laissent donc moins de place à l'air pour passer, ce qui favorise et aggrave les apnées.  

- L’alcool. C'est un relaxant musculaire. Comme nous l'avons vu plus haut, notre pharynx est constitué de muscles chargés de le maintenir ouvert. Sous l'effet de l'alcool, ces muscles voient leur tonus diminuer. le pharynx se ferme plus facilement, ce qui diminue la place pour que l'air puisse passer. Les apnées sont aggravées.  

- Certains traitements comme les anxiolytiques, les somnifères, peuvent également avoir des propriétés musculorelaxantes, et risquent ainsi d'aggraver une apnée du sommeil  

-   D'autres facteurs peuvent également favoriser une apnée, comme des troubles de la thyroïde par exemple À quoi est du le SAS ?

L’apnée du sommeil est le plus souvent la conséquence d’un collapsus pharyngé, c’est à dire une fermeture des voies aériennes du pharynx. Le pharynx est la partie supérieure de la gorge. Il commence derrière le nez, et se termine derrière la bouche. Ce grand carrefour est constitué de nombreux tissus. Certains peuvent venir l'obstruer lorsque l'on est allongé et endormi : le voile du palais, la langue par exemple.

Les Apnées On parle d’apnée quand l’arrêt respiratoire est complet, et qu'il dure au moins 10 secondes. Mais en réalité, chez les patients sévères, on voit des apnées qui durent plusieurs dizaines de secondes, voire plus d'une minute dans les cas les plus graves !

Il existe 2 grandes "familles" d'apnées :

- L’apnée est dite obstructive lorsqu’elle est due à la fermeture des voies aériennes. C'est la plus fréquente (95 % des patients) et c'est celle que nous décrivons en particulier dans cet article.

- Elle peut être également centrale. Dans ce cas, pas de souci de fermeture du pharynx, ce sont plutôt les commandes respiratoires du cerveau qui ne "lancent" plus la respiration. Rare (5 % des cas), elle est souvent grave. Elle est fréquemment associée à une insuffisance cardiaque.

On remarque qu'elle peut provoquer l'apparition d'une respiration périodique typique, appelée la respiration de Cheyne-Stokes. C'est un signe de gravité de la maladie. L'apnée centrale se traite également par ventilation, avec des machines spécifiques de cette pathologie.

A noter : Chez certains patients, on remarque la présence d'apnées obstructives et centrales. Votre médecin fera la part des 2 syndromes, de leur lien et de leur sévérité pour vous proposer une solution adaptée. Les Hypopnées On parle d’hypopnées quand on retrouve une diminution importante mais partielle de la respiration.

Pour être retenue médicalement, elle doit répondre à plusieurs critères :

- Elle doit durer au moins 10 secondes (souvent, comme les apnées, elles sont plus longues)

- On doit constater une diminution importante du débit aérien (au moins 30 %)

- L'hypopnée doit avoir une "conséquence" retrouvée à la polygraphie/ polysomnographie : une baisse immédiate du taux d'oxygène dans le sang (ce qu'on appelle une saturation), et/ou un micro-éveil. Le micro-éveil est le signe que votre cerveau est "sorti de son repos", afin de contribuer à arrêter l'apnée.

« L’apnée du sommeil, pourquoi ça fatigue ? »

Parmi les premiers symptômes décrits lorsqu'on fait de l'apnée obstructive, on retrouve souvent la fatigue. Elle peut être associée à une somnolence (voir le test d'Epworth pour en évaluer l'importance). On peut avoir un sentiment de nuit peu réparatrice le matin, alors qu'on a dormi longtemps.

Pourquoi ce paradoxe ?

La réponse est simple. Nous savons tous que le sommeil nous permet de "récupérer". C'est vrai pour notre corps, mais également pour notre cerveau. Il a donc besoin du sommeil pour se reposer, et cela sans être dérangé.

Or quand l’apnée survient, nous avons vu que cela finit par avoir une conséquence immédiate très fâcheuse : le taux d’oxygène dans le sang commence à baisser. Et si cela continue, ça peut être fatal...

Heureusement un véritable dispositif de sauvegarde est automatiquement déployé :

- Le cerveau est alerté de cette baisse importante du taux d'oxygène (ce qu'on appelle une désaturation en oxygène).

- Un phénomène de "micro-éveil" se met en place : une partie du cerveau est mise en alerte

- ce qui permet au cerveau d'agir pour lever l'apnée. Cette manœuvre est à chaque fois un succès, heureusement pour nous.

Mais pour le cerveau , les conséquences peuvent être réelles : s'il n'est dérangé que quelquefois dans la nuit, il le supporte très bien.

En revanche, si cela revient trop souvent, il ne peut plus plonger dans un sommeil réparateur. Avec pour conséquences un sentiment de nuit pas réparatrice, et de la fatigue que l'on accumule au fur et à mesure...

Comment faire le diagnostic du SAS ?

Votre médecin pourra vous proposer un examen qui s'appelle La Polygraphie Ventilatoire Nocturne. Réalisée à votre domicile ou à l’hôpital, elle enregistre votre sommeil, et détermine la sévérité de votre apnée, sa nature (obstructive ou centrale), et ses conséquences sur votre taux d’oxygène dans le sang (la saturation).

Votre médecin vous parlera de votre IAH : c’est l’Index d’Apnées / Hypopnées. Ce chiffre correspond au nombre d’évènements respiratoires (apnées et hypopnées) que vous faîtes, en dormant, à chaque heure de sommeil.

Votre médecin, surtout s'il ne vous connaît pas encore, peut vous interroger sur vos pathologies associées (pulmonaire, métabolique, cardiaque, autre maladie du sommeil,...), vos habitudes de vie (métier, horaires de sommeil, conditions de vie sociale et familiale,...) pour personnaliser le diagnostic et proposer une solution thérapeutique adaptée. Il peut également programmer une polysomnographie.

Examen plus complet, il enregistre également l'activité électrique du cerveau, celle de votre coeur, d'éventuels mouvements de la mâchoire et des jambes. Le but de cet examen est d'obtenir des résultats plus précis que la polygraphie, mais aussi de dépister éventuellement un trouble du sommeil associé. (bruxisme, mouvement des jambes sans repos, insomnie,...)

Voici une vidéo une vidéo de Doctissimo, qui montre le déroulement du diagnostic chez le médecin (polysomnographie).

Comment évaluer la sévérité de l'apnée, et comment ça se traite ?

On parle de syndrome d’apnée du sommeil (SAS) léger lorsque l’on détecte un IAH à 5 à 15/h. De 15 à 30/h, on évoque un SAS modéré à sévère.

A noter : la présence de certaines maladies cardiaques ou pulmonaires associées, ou la présence de micro-éveils détectés à la polysomnographie, peuvent amener votre médecin à considérer le SAS comme sévère, et le traiter comme tel. Sinon, votre médecin pourra vous orienter vers la pose d’une orthèse d’avancée mandibulaire, un traitement positionnel (souvent les apnées obstructives sont plus fréquentes sur le dos, il suffit de dormir plus sur le côté pour en diminuer significativement la présence). 

Au-delà de 30/h, on évoque un SAS sévère Le principal traitement du SAS est une ventilation nocturne, appelée PPC ou CPAP. C'est le traitement le plus efficace, il est donc recommandé en première intention. Son principe est simple : utiliser l'air de la pièce (c'est donc un traitement 100 % naturel !), et le mettre sous légère pression pour vous l'administrer. Sous l'effet de la pression, vos voies aériennes vont s'écarter légèrement, assez pour laisser passer l'air librement, et lever les apnées.   L'efficacité est immédiate, et très importante : dès la première nuit, votre IAH descend en dessous de 5/H.  

Sachez également que les PPC actuelles et les masques ont fait beaucoup de progrès sur la taille, le poids, le silence, le confort d'utilisation. Il existe même aujourd'hui des PPC adaptées au voyage ! Par ailleurs, toutes les PPC modernes possèdent un modem qui permet de recueillir vos données d'utilisation, de manière immédiate et sécurisée. Cela permet de suivre votre traitement où que vous soyez, de réagir rapidement en cas de problème, et de régler votre machine à distance !  

Note importante sur les traitements : Comme pour nombre de pathologies chroniques, un des traitements les plus efficaces... C'est soi-même !   

On l'a vu, plusieurs facteurs viennent aggraver un SAS. Si on parvient à les endiguer, il est tout à fait possible de réduire la sévérité de son apnée, voire ne plus avoir d'apnée du tout !    Parmi les sujets en question : l'alimentation, la sédentarité, le tabac, l'alcool. (Oui nous savons, ce n'est pas toujours le plus agréable à lire, mais c'est toujours bon de l'avoir dans un petit coin de tête...   

Prenez-bien soin de vous surtout.

 

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